La petite mateuse n'a rien d'une matheuse, son smartphone faisant les calculs à sa place elle n'en voit pas l'utilité. Une trentaine d'année de vie fantastique, sublimée et imaginée comme un conte de fée...Elle observe le monde et les gens de ses grands yeux brillants et regarde de sa façon bien à elle, avec gourmandise et poésie.

mercredi 19 décembre 2012

Les hommes de la salle de sport.


Le premier jour où elle pénétra ce lieu étrange, microcosme d'odeurs corporelles, de bruits de respirations exagérées et de coachs sosies de Mr Propre, elle se sentie comme un éléphant au milieu des souris.
L'image que l'on a de soi même est souvent déformée par celle que nous renvoient les autres.
Elle ne vit ce jour là, que des gens beaux et des corps parfaits. Elle en fut en même temps dépitée et encouragée, se disant que, si elle faisait "tout comme il faut" elle serait comme ça, elle aussi.
Elle ne supposait pas encore que ce "tout comme il faut" impliquait une ascèse drastique, des heures et des heures de transpirations et de souffrances, accompagnées d'un reniement total du sens qu'elle préférait, celui du gout. Elle n'était pas du genre à se laisser abattre et était bien décidé à venir à bout de ses petits bourrelets disgracieux qui s'étaient collés à elle et qui s'y sentaient si bien, qu'ils ne voulaient plus la quitter. Elle se disait: " il est vrai que lorsqu'on me connait il est dur de me quitter et je vous comprends. Je prends bien soin de vous c'est sur, je vous ai bien nourris, bien entretenu, vous étiez tranquille et pas trop remué. Mais maintenant, c'est fini et je ne veux plus de vous c'est clair? C'est la rupture!"
Etant donc condamné à y passer le plus clair de son temps, elle eu tout le loisirs d'observer le monde qui l'entourait et les spécimens qui y évoluaient .

Les tapis de course:
Alignés en rang d'oignon, face à une glace, ils permettent d'observer ses voisins tout en dépensant un maximum de calorie. Pour draguer, c'est l'horreur car en général, on y est tout rouge, dégoulinant de sueur et crachant ses poumons, donc pas très sexy.

Il y a l'homme sûr de lui. Il commence à courir à tout berzingue, et au bout de cinq minutes est déjà épuisé et obligé de s'arrêter. Pour celui là, Luna n'a pas pu s'empêcher de penser qu'il devait être un piètre amant.

Il y a l'homme fier qui,  alors qu'il est épuisé et au bord de l'infarctus, ne s'arrête pas, parce que la fille qui court à côté de lui et qui a commencée avant, n'a pas suée une goutte et continue à courir, fraîche comme la rose. Il ne supporte pas l'idée d'être moins fort qu'une fille! Il y en a même un qui a terminé sur un brancard. Totalement ridicule il faut l'avouer.

Il y a celui qui ferme les yeux en courant et qui donne l'impression de voler. Il fait de très grands pas, ne transpire pas, écoute de la musique douce, chantonne et cours au moins une heure " finger in the nose".
Luna l'aime bien, il est dans son monde et la fait rire.

Il y a le courageux. Il cherche à dépasser ses limites à chaque fois. Il souffre beaucoup et le montre à tout le monde, mais en même temps, il sourit car il adore ça. Lorsqu'il a finit, il lève le poing en signe de victoire et est très fier de lui. Il marche en cow boy lorsqu'il descend du tapis et laisse tomber au bout de deux semaines, car il s'est foulé un muscle.



Les autres attractions:

Les instruments de tortures qu'on appel vulgairement "les machines de muscu" sont prisent d'assaut par des armoires à glace au crâne rasé et des êtres étranges mi femme mi homme.

On y trouve cependant le petit gringalet qui vient de commencer et qui se fait écraser par la machine, appelant à l'aide pour qu'on l'aide à se dégager.

La bande de petits jeunes, la peau sur les os, frêles et à peine sortis de l'innocence de l'enfance, qu'on imagine sans peine dans quelques années, tatoués de partout et débordant de muscles.

L'homme "parce que je le vaux bien". Arrive comme sortit d'une pub pour shampoing, jouant de la chevelure et du regard mystérieux. Doté de cette beauté froide et lisse qui, selon Luna n'a pas grand intérêt, il sait qu'il est beau, il transpire la beauté, il la vit, il l'aime et se croit tellement irrésistible qu'il en devient idiot.

L'homme patient et prévoyant. Il drague toutes les petites grosses. D'abord parce que ce sont des proies faciles, manquant de confiance en elles. Dès qu'un homme les approchent, elles se laissent séduire sans trop réfléchir, se disant surement que c'est une aubaine et que, si elles ne sautent pas sur l'occasion, plus aucun homme ne voudra jamais d'elle. Ensuite, car il prévoit que dans quelques temps, elles deviendront de vraies bombes et qu'il pourra leur dire de son sourire machiavélique " Oui mais moi, je me suis intéressé à toi avant que tu ais ce corps parfait, je t'aime pour toi, pour ton âme!" Il se la tapera et l'abandonnera pour une nouvelle petite grosse.

Le pire de tout, c'est le couple. L'homme qui regarde ses pieds constamment, de peur que ses yeux ne tombent par inadvertance sur un fessier trop bien entretenu. Sa femme, qui s'est un peu trop laissé aller, surveillant de tous les côtés et prêtent à lancer un oeil noir à la première qui approchera sa propriété.

Il y a celui qui a dit à Luna en lui laissant le vélo " Bonne souffrance" ! Celui qui s'est mis à ses genoux pour ramasser sa serviette et qui s'y ait attardé quelques minutes supplémentaires. L'italien qui parlait très fort au téléphone et qui était très beau. Celui avec qui elle eu un dialogue corporel intense sans qu'ils échangent la moindre parole...



A SUIVRE....

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