La petite mateuse n'a rien d'une matheuse, son smartphone faisant les calculs à sa place elle n'en voit pas l'utilité. Une trentaine d'année de vie fantastique, sublimée et imaginée comme un conte de fée...Elle observe le monde et les gens de ses grands yeux brillants et regarde de sa façon bien à elle, avec gourmandise et poésie.

mercredi 26 décembre 2012

De la difficulté d'inviter un homme.

Lors d'une occasion très particulière Luna avait rencontré Raphaël. 
Une rencontre hors du temps et qui restera comme un doux rêve, une parenthèse à la réalité, un pas de géant dans un univers inconnu et lointain.
Il était beau, svelte, et ce qui avait le plus frappé Luna, c'était sa taille, qui lui avait d'abord semblé démesurée. Extrêmement grand, il dominait le monde et avait un panorama dégagé et une vue aérienne de ce qui l'entourait. Ses cheveux, légèrement bouclés lui donnaient l'air artistique et ses grands yeux pétillaient d'intelligence.
Très bien élevé, cultivé, il avait cependant ce petit air jovial qui laissait penser qu'il savait être drôle, simple et "cabotin "! 
Notre petite rêveuse fit de son mieux pour paraître sûre d'elle, maîtresse de ses émotions et se promit qu'elle ne se ferait pas avoir de si tôt, par une jolie frimousse et un regard enjôleur.
Elle continua son chemin, sa routine, sans danger, sans le moindre risque de souffrir. Son énergie, elle la préservait, essayant tant bien que mal de se réparer et de se construire une petite cabane en bois, pendant que le loup n'y est pas. 
Il réapparut un jour, et la regarda profondément. Il la frôlait, elle le sentait tout près d'elle. Un dialogue mystérieux s'établit entre leurs coudes et leurs avant bras. Ils ne se voyaient pas, ils se sentaient, se touchaient, se parlaient parfois et regardaient dans la même direction. C'était étonnant et troublant. Elle avait envie de rire lorsqu'elle le regardait, l'envie d'être insolente, excessive. Elle sentait l’émotion frapper trop fort dans sa poitrine, il fallait la laisser sortir.
Elle fit comme si de rien n'était, comme si elle était détachée, insensible, froide.  
Elle se mordit les lèvres, se tordit les doigts, transpira, charma, fut charmée et sentit ses pieds se décoller du sol. Elle lévitait, n'était plus de ce monde, s'envolait et faisait cuicui avec ses petites antennes de papillon.
Elle râlait intérieurement se disant: " Tu es vraiment impossible comme fille! Toutes ces leçons ne t'ont servi à rien alors? Regarde toi? Une vraie gamine innocente prête à plonger la tête la première. Tu as pourtant eu ta dose ces derniers temps et t'as frôlé la crise de foie. Alors franchement, mieux vaut ne pas s'approcher de la première tablette de chocolat venue."
L'amour fait souffrir, l'amour fait mal, mais on recommence à chaque fois et on a envie de recommencer. Pourquoi? La première raison est que l'on aime souffrir, c'est la nature humaine! Ça pimente la vie, ça la rend belle, forte, intéressante et instructive. C'est ce qui nous fait avancer. S'il n'y avait que du bonheur, on ne s'en rendrait même plus compte. Il faut souffrir pour pouvoir apprécier les bons moments.
La deuxième raison c'est que l'on oublie. Dieu merci, l'être humain oublie très facilement et très vite. Il a souffert, aussitôt dit, aussitôt oublié, il veut recommencer.Les bons moments restent, les émotions fortes, cette exaltation des premiers temps, ce sentiment de se sentir vivant et fort. Et puis il y a toujours cet espoir insensé qui est que, cette fois ci, peut être, ça marchera!
Alors nous y voilà, Luna, prête à plonger la tête la première dans une piscine de sucreries. Elle reste au bord, quelque chose la retient encore. La peur, la peur de se noyer et de ne plus réussir à en sortir. Prête à tomber dans ce marasme collant et dégoulinant. Elle s'imagine collée à un gros marshmallow rose, comme prisonnière de sa gourmandise et de son désir. Elle, qui venait tout juste de retrouver sa liberté. La liberté qu'elle aime tant et qui lui fait pousser des ailes. Raphaël en valait il la peine? Elle se posa la question. Elle le regarda, essaya de pénétrer son âme. Rien, elle ne vit rien. Elle avait dû se faire des films dans sa petite tête de rêveuse. Sa spécialité, imaginer des choses qui n'existaient pas. Elle se dit que, finalement elle se prenait la tête pour rien, et que de toute façon, elle ne l'intéressait sûrement pas. Il devait avoir une copine, grande et très mince, avec de très longues jambes, des cheveux longs, raides et blonds. Une fille qui s'habille en Gérard Darel ou en Zadig et Voltaire. Une fille intelligente avec une belle carrière, il le méritait. Ils devaient former un très beau couple.
Elle était dans cette réflexion, en train d'imaginer sa fiancée parfaite, en train de courir sur une plage, ses longs cheveux blonds s'envolant dans le vent et David Hasselof surgissant de nul part en sauveteur des plages, quand tout d'un coup il arriva et l'aborda. Il commença à lui parler cinéma et lui lança des perches de quatre mètres cinquante qu'elle ne saisit pas, évidemment. Elle avait un train de retard et, elle qui normalement était dotée d' une étonnante répartie, resta muette comme une carpe, ou ne trouva à dire que des banalités. Elle était surprise, troublée par cet intérêt soudain qu'il lui montrait et ne sachant plus quoi penser et sur quel pied danser, elle demanda conseil à une de ses amies qui était présente. Celle ci, dépitée lui dit: " Ma pauvre chérie t'as du caca dans les yeux franchement. Bien sûr qu'il t'a dragué! Ce que tu peut être gourde quand même, t'aurais dû sauter sur l'occasion quand il t'a parlé de son film et lui proposer de le voir avec lui!"
"Ah bah oui c'est vrai j'y ai pas pensé sur le coup." Oui effectivement, une vraie nunuche! C'était mal barré.
"Ce n'est pas grave." se dit-elle. " Je lui écrirai un mail, en lui disant que j'ai vu le film, que j'ai adoré et lui proposerai d'en parler devant un café. " Les jours passaient et elle ne voyait pas le film, elle n'écrivait pas de mail et perdait sa motivation.
Ce qui la tracassait c'était, qu'elle avait des principes. Une femme ne peut pas être aussi entreprenante avec un homme. "Que va t il penser de moi si je l'aguiche comme ça? Et puis en même temps, pourquoi ne fait il pas le premier pas lui? Si vraiment il était intéressé, il aurait fait signe." C'était une des leçons qu'elle avait fini par retenir, quand un homme veut quelque chose, il sait comment l'obtenir.
"Il est peut être timide? Il n'ose peut être pas?" Ça lui fit penser à une phrase qu'elle détestait et qui pourtant était devenue une maxime pour une grande majorité de gens:
"Il faut laisser les choses se faire!" Laisser les choses se faire? Mais comment les choses pourraient elle se faire toute seules? Il faut bien que quelqu'un agisse, il faut des actes, de l'énergie, de la foi, de la vie. Si l'on ne fait rien, rien ne se fait! Le problème était qu'elle s'était fait une promesse. "Je me promets que l'homme avec un grand H sera un homme qui sait ce qu'il veut." Aïe Aïe Aïe. Espèce en voie de disparition, presque en totale extinction. Et elle, savait elle ce qu'elle voulait? Elle voulait se laisser séduire. Elle voulait qu'un homme fasse des pieds et des mains, pour l'avoir. Qu'il lui montre à quel point elle était précieuse et à quel point elle en valait la peine. Elle voulait un coup de foudre, une reconnaissance, une évidence. Voilà ce qu'elle voulait! Peut être qu'elle ne le trouvera jamais. Peut être que c'était lui et qu'elle le laissera bêtement s'échapper. Elle n'avait aucune certitude.








vendredi 21 décembre 2012

La vraie fin du monde

Cette histoire de fin du monde passa totalement inaperçu dans la vie de Luna, jusqu'à la semaine qui précéda la date fatidique.
Personne n'y croyait, mais tout le monde en parlait!
C'était sur toutes les lèvres, dans chaque discussion, pause café, journaux, films, documentaire, même dans la bouche du père Noël, ce qui, il faut le dire, effrayait les enfants.
Luna découvrait qu'il existait une sorte de gens vraiment étrange, qui vivaient pieds nus toute l'année avec des foulards dans les cheveux et ne connaissaient pas la brosse à dent.
Il existait sur la planète des gens qui "savaient"!
Ils prenaient un air très intelligent et très simple pour expliquer des théories hallucinantes. Bizarrement, ils ressentaient toujours des choses très fortes, mais difficiles à expliquer, "il faut le sentir, le vivre, c'est un éveil des consciences. Nous serons tous dans l'amour, unis, nu, tout nu, et toute la colère et la haine aura disparue. C'est l'union ultime, une Energie qui portera la race humaine vers un autre univers. D'ailleurs ce sont les extra terrestres qui nous emmèneront tu vois?"
Et là, Luna, perplexe, ne savais quoi répondre! Non elle ne voyait pas. Ces gens avaient l'air tout à fait normaux vu de l’extérieur, mais leur esprit avait tellement voyagé, qu'il s'était posé dans un endroit lointain et inconnu ou les petits hommes verts avaient le pouvoir. Ils collectionnaient les crânes en cristal, persuadés que c'était un don du peuple des étoiles et que le jour venu, ils n’épargneraient que les heureux propriétaires de ces horreurs, qui entre parenthèses, valaient des fortunes! Ils mangeaient des pierres ramassées sur une colline du sud de la France, qui abritait selon plusieurs théories, soit, un repère d'extra terrestre, soit, les corps des Dieux égyptiens Isis et Osiris, soit les dépouilles des ancêtres de la race humaine. Ce qui effectivement, faisait beaucoup de possibilités. Bien sûr, ils seraient épargnés, eux, car ils avaient purifiés leur conscience en mangeant des pierres.
"Mais vous n'avez pas des problèmes de santé en mangeant ça?" Demanda t elle naïvement.
Elle se vit regarder de très haut et répondre, " Mais bien sûr que si, mais c'est justement ça qui nous purifie." "Ah ba dans ce cas alors, franchement c'est clair, vraiment oui bien sur, c'est logique!".
Elle se retrouvait au milieu d'une bande d'illuminés et le pire, c'est que c'était elle qu'ils prenaient pour une idiote, pour une ignorante, qui ne croit en rien et est aveugle.
Elle ne voulait pas être ignorante et se documenta sur le sujet.
L'univers qu'elle découvrit l'effraya et la subjugua à la fois.
Il existait des gens qui stockaient de la nourriture en poudre dans des sceaux en plastique et attendaient l'extermination des humains, tranquillement dans des bunkers, avec des armes.
Des "survivants" qui vivaient dans la peur et se préparaient chaque jours de leur vie à faire face à la mort. Des gens qui pensaient tellement à ne pas mourir qu'ils en oubliaient de vivre.
Un vrai business s'était crée autour de ça, un américain avait fait fortune en vendant des bunkers de luxe. Grâce à l'argent gagné, il s'était fait construire une superbe villa avec piscine et tennis en haut d'une colline. "Tiens c'est bizarre en haut d'une colline, il n' a pas peur lui, il ne croit pas en ce qu'il vend alors!"
Les théories du complot allaient bon train. " Bien sûr, les autorités sont au courant, mais elles ne peuvent pas nous le dire. L'état nous ment depuis toujours tu sais, et d'ailleurs ce sont des hybrides qui sont à la tête des pays." Les yeux ronds de Luna s'écarquillèrent et timidement elle osa demander " Des hybrides?" " Mais oui, un croisement entre un extra terrestre et un humain, comme le prince Charles." " Ah d'accord". Il fallait qu'elle se sauve et au plus vite.
De retour chez elle, elle réfléchie et se demanda ce qu'elle ferait de sa dernière journée de vie. Il lui sembla que finalement, la seule chose qui lui importait serait de ne pas partir seule, d'être entourée, et de partager ce moment avec des gens qu'elle aimait.
Elle trouvait que toute cette agitation et toute cette folie autour de l'annonciation de la fin du monde démontrait une chose. L'être humain croyait en la magie de la vie. Il y croyait tellement, qu'il savait aussi que la magie pouvait s'arrêter du jour au lendemain et que son univers, auquel il tenait tant, même s'il s'évertuait à le gâcher, était précieux et fragile.
"Et puis de toute façon, le jour où tout s'arrêtera, ça m'étonnerait qu'on soit prévenus à l'avance! "


En espérant que ce ne soit pas la dernière publication....

mercredi 19 décembre 2012

Les hommes de la salle de sport.


Le premier jour où elle pénétra ce lieu étrange, microcosme d'odeurs corporelles, de bruits de respirations exagérées et de coachs sosies de Mr Propre, elle se sentie comme un éléphant au milieu des souris.
L'image que l'on a de soi même est souvent déformée par celle que nous renvoient les autres.
Elle ne vit ce jour là, que des gens beaux et des corps parfaits. Elle en fut en même temps dépitée et encouragée, se disant que, si elle faisait "tout comme il faut" elle serait comme ça, elle aussi.
Elle ne supposait pas encore que ce "tout comme il faut" impliquait une ascèse drastique, des heures et des heures de transpirations et de souffrances, accompagnées d'un reniement total du sens qu'elle préférait, celui du gout. Elle n'était pas du genre à se laisser abattre et était bien décidé à venir à bout de ses petits bourrelets disgracieux qui s'étaient collés à elle et qui s'y sentaient si bien, qu'ils ne voulaient plus la quitter. Elle se disait: " il est vrai que lorsqu'on me connait il est dur de me quitter et je vous comprends. Je prends bien soin de vous c'est sur, je vous ai bien nourris, bien entretenu, vous étiez tranquille et pas trop remué. Mais maintenant, c'est fini et je ne veux plus de vous c'est clair? C'est la rupture!"
Etant donc condamné à y passer le plus clair de son temps, elle eu tout le loisirs d'observer le monde qui l'entourait et les spécimens qui y évoluaient .

Les tapis de course:
Alignés en rang d'oignon, face à une glace, ils permettent d'observer ses voisins tout en dépensant un maximum de calorie. Pour draguer, c'est l'horreur car en général, on y est tout rouge, dégoulinant de sueur et crachant ses poumons, donc pas très sexy.

Il y a l'homme sûr de lui. Il commence à courir à tout berzingue, et au bout de cinq minutes est déjà épuisé et obligé de s'arrêter. Pour celui là, Luna n'a pas pu s'empêcher de penser qu'il devait être un piètre amant.

Il y a l'homme fier qui,  alors qu'il est épuisé et au bord de l'infarctus, ne s'arrête pas, parce que la fille qui court à côté de lui et qui a commencée avant, n'a pas suée une goutte et continue à courir, fraîche comme la rose. Il ne supporte pas l'idée d'être moins fort qu'une fille! Il y en a même un qui a terminé sur un brancard. Totalement ridicule il faut l'avouer.

Il y a celui qui ferme les yeux en courant et qui donne l'impression de voler. Il fait de très grands pas, ne transpire pas, écoute de la musique douce, chantonne et cours au moins une heure " finger in the nose".
Luna l'aime bien, il est dans son monde et la fait rire.

Il y a le courageux. Il cherche à dépasser ses limites à chaque fois. Il souffre beaucoup et le montre à tout le monde, mais en même temps, il sourit car il adore ça. Lorsqu'il a finit, il lève le poing en signe de victoire et est très fier de lui. Il marche en cow boy lorsqu'il descend du tapis et laisse tomber au bout de deux semaines, car il s'est foulé un muscle.



Les autres attractions:

Les instruments de tortures qu'on appel vulgairement "les machines de muscu" sont prisent d'assaut par des armoires à glace au crâne rasé et des êtres étranges mi femme mi homme.

On y trouve cependant le petit gringalet qui vient de commencer et qui se fait écraser par la machine, appelant à l'aide pour qu'on l'aide à se dégager.

La bande de petits jeunes, la peau sur les os, frêles et à peine sortis de l'innocence de l'enfance, qu'on imagine sans peine dans quelques années, tatoués de partout et débordant de muscles.

L'homme "parce que je le vaux bien". Arrive comme sortit d'une pub pour shampoing, jouant de la chevelure et du regard mystérieux. Doté de cette beauté froide et lisse qui, selon Luna n'a pas grand intérêt, il sait qu'il est beau, il transpire la beauté, il la vit, il l'aime et se croit tellement irrésistible qu'il en devient idiot.

L'homme patient et prévoyant. Il drague toutes les petites grosses. D'abord parce que ce sont des proies faciles, manquant de confiance en elles. Dès qu'un homme les approchent, elles se laissent séduire sans trop réfléchir, se disant surement que c'est une aubaine et que, si elles ne sautent pas sur l'occasion, plus aucun homme ne voudra jamais d'elle. Ensuite, car il prévoit que dans quelques temps, elles deviendront de vraies bombes et qu'il pourra leur dire de son sourire machiavélique " Oui mais moi, je me suis intéressé à toi avant que tu ais ce corps parfait, je t'aime pour toi, pour ton âme!" Il se la tapera et l'abandonnera pour une nouvelle petite grosse.

Le pire de tout, c'est le couple. L'homme qui regarde ses pieds constamment, de peur que ses yeux ne tombent par inadvertance sur un fessier trop bien entretenu. Sa femme, qui s'est un peu trop laissé aller, surveillant de tous les côtés et prêtent à lancer un oeil noir à la première qui approchera sa propriété.

Il y a celui qui a dit à Luna en lui laissant le vélo " Bonne souffrance" ! Celui qui s'est mis à ses genoux pour ramasser sa serviette et qui s'y ait attardé quelques minutes supplémentaires. L'italien qui parlait très fort au téléphone et qui était très beau. Celui avec qui elle eu un dialogue corporel intense sans qu'ils échangent la moindre parole...



A SUIVRE....

lundi 17 décembre 2012

La lettre au père Noël




Les murs de son studio étaient recouverts de bois, ce qui lui donnait une chaleur particulière. Lorsqu'on y pénétrait, le voyage commençait et on était transporté dans un petit chalet de montagne, paisible et douillet. Son esprit enfantin parsemait la décoration de petits objets amusants et féeriques. Des couleurs vives et chaudes apportaient une gaieté au lieu et l'on s'y sentait en sécurité. Ce soir là, quelque semaines avant Noël, Luna et sa meilleur amie Jeanne s'était donné rendez vous au chalet. Elles n'habitaient pas très loin l'une de l'autre et quelques minutes de vélo suffisaient à les réunir. Quelque chose de très important les attendaient.
Elles avaient décidé de changer de vie.
Elle ne pouvaient plus vivre comme avant , il fallait qu'elles réalisent leur rêves, qu'elles accomplissent leur destinée.
Noël était une fête privilégiée à leurs yeux! La magie, l'impression que tout est possible et qu'on peut tout réparer. Ce sentiment d'amour, d'espoir et de tendresse qui emplit les coeurs. Les rires, les chants, l'envie de faire plaisir...
Elles pouvaient laisser leur imagination s'exprimer, leurs âmes d'enfants se libérer de ce carcan d'adulte qu'elles devaient porter tout le reste de l'année et qui parfois les pesaient. Les guirlandes lumineuses, les bougies, les gâteaux au pain d'épice et aux amandes, que la mère de Jeanne envoyait directement d' Allemagne, la préparation des cadeaux, tout cela participait à leur bonheur et à leur excitation.
C'était Luna qui avait eu l'idée. Son année avait été très éprouvante sentimentalement.
Elle s'était rendu compte à ses dépends, qu'elle était un peu maso et qu'elle n'était attiré que par des hommes qui lui faisaient du mal. Les pervers narcissique était devenu sa spécialité, tout comme Jeanne d'ailleurs, et leur dernière expérience avait apparemment était celle de trop. (Vous en saurez plus à ce sujet dans un prochain épisode).
S'en était assez, il fallait mettre un terme à cette malédiction. Il avait fallut du temps à Luna pour l'admettre, mais là, ne pouvant plus nier l'évidence, elle avait décidé d'agir et d'agir vite. Elle décida d'en finir avec cette image de fille pathétique, et de prendre son destin en main. Dorénavant, elle déciderait toute seule de ce qui lui arriverait et ne serait plus un pantin aux mains des hommes. Certaines de ses connaissances se moquaient d'elle, lui disant d'un petit air désolé qu'elle n'avait pas de chance. Était ce vraiment une question de chance? La question la taraudait. Elle s'était toujours considérée comme chanceuse, pensant que la vie l'avait gâtée. En tout cas, elle se disait que tout aurait pu être bien pire! C'était son côté optimiste. Elle en était persuadé, tout ceci n'avait rien avoir avec la chance. Il s'agissait plutôt de choix, d'épreuves à traverser, de leçon a tirer et d'un chemin qu'il lui avait fallut parcourir pour en arriver là. Elle avait peut être parfois fait les mauvais choix, mais ils lui avaient permis de comprendre comment faire les bons dans le futur. Au moins, elle avait osé, elle vivait, se lançait à corps perdu dans la vie, faisait des expériences, plus ou moins bonnes il est vrai, mais elle vivait et c'est tout ce comptait . Toutes ces douleurs lui avaient appris à devenir forte, sûre d'elle et confiante en l'avenir. Elle n'avait plus peur à présent et savait où était sa route.
Malgré tout, elle avait besoin d'un petit coup de pouce du ciel, d'un petit clin d'oeil du destin.
C'est ce qu'elle avait décidé de demander ce soir là et n'avait pas mis longtemps à convaincre Jeanne d'en faire autant. Elles s'entraidaient toujours et se suivaient, aussi bien dans les bons coups que dans les mauvais. Physiquement, tout les opposaient, à part peut être leurs yeux qui se ressemblaient étrangement dans la lueur et la beauté qu'ils irradiaient.
Déballant feutres, crayons de couleurs, colle, ciseaux, on aurait dit deux gamines en train d'écrire leur lettre au père Noël. Et on aurait bien dit, car c'est exactement ce qu'elles avaient prévus de faire. Toute pimpantes, un bon dîner dans le ventre et quelques coupes de champagne plus tard, leur désir le plus cher était inscrit noir sur blanc et partirait directement en Laponie " To the Santa Clauss house" .
Mettant toute leur âme dans chaque lettres gravées de leur plus belle plume, elles avaient décrit avec force et conviction, en le visualisant le plus précisément possible, l'homme de leur vie.
"Spirituel, mais pas trop! Ah non, surtout pas un illuminé! Gentil, oui mais pas trop, pas une lavette! Intelligent, bien sûr, mais pas un intello qui sait tout sur tout! Drôle aussi, d'accord, mais pas une encyclopédie carambar. Beau ! Oui mais pas un bellâtre bodybuldé. " Elles étaient remplie de sollicitude envers leur destinataire : " Jusqu'à ce jour, cher père Noël, on peut dire que tu ne nous a pas gâté, mais en même temps, comment pouvais tu savoir ce qu'on voulait, étant donné qu'on ne te l'avais jamais demandé? Tu ne pouvais pas deviner! Tu es donc tout excusé. Nous sommes consciente de la tâche rude qui t'attend, c'est pour cela que nous te laissons tout le temps qu'il faudra, enfin pas dix ans non plus, ça risquerait d'être trop tard!" Le plus important pour Luna, c'était qu'il ai du coeur, l'homme de sa vie bien sur, pas le père Noël, lui, ça tombait sous le sens. Il fallait qu'il ai de l'empathie et qu'il soit capable de se mettre à la place des autres. Ca paraissait simple, comme ça, mais elle n'en avait pas souvent rencontré. Un homme bien, c'était pourtant pas la lune! Elle savait que sa demande serait entendu, peut être pas par le père Noël, elle n'était pas si naïve, mais par une énergie qui existait et qui, elle le sentait, la protégeait. Déposant un baisé rempli d'espoir sur l'enveloppe, ainsi que leur adresse au dos, au cas où il souhaiterait répondre, elle se couchèrent avec le sentiment du devoir accompli et l'impression d'avoir laissé un peu de magie pénétrer leur âme et leur quotidien.